top of page

La fabrique à kifs, c'est bon pour le moral (c'est bon, bon) #airconnu

Il y a 6 mois j'ai quitté mon travail.

J'étais clerc de notaire.

Je pouvais plus.

Genre, rien du tout.

Le client est roi, je pouvais plus.

Ton collègue démissionne mais on ne le remplace pas, tu n'auras qu'à faire son boulot par contre si tu pouvais avoir un caractère un peu plus souple, je pouvais plus.

Devenir une personne agressive, mesquine et envieuse, je pouvais plus.

Me lever de mon lit, certains jours, je pouvais plus.

Arrêter de pleurer dans mon bureau à la pause déjeuner, arrêter de pleurer en me brossant les dents, je pouvais plus.

J'ai eu de la chance, j'ai arrêté avant la cata. Sans faire de reproche à personne, sans rancune. Avec plein de trouille mais plein d'envies aussi. Des envies concrètes, comme écrire enfin un livre (ça va venir, mais si mais si), mais aussi des choses plus difficiles à définir, comme « être heureuse ».

Oui, hein ? Démerde-toi avec ça, c'est ce que tu as envie de me répondre. Pas faux. Parce qu'autant on maîtrise tous un tas de trucs, autant se faire du bien (pas comme ça, coquinous...) on sait pas, ou on sait plus faire. Pour tout un tas de raisons, la principale étant à mon avis qu'on a tous tellement la tête dans le guidon, quand c'est pas ailleurs, qu'on ne voit plus du tout les belles choses, les bonnes choses qui font notre vie chaque jour, qui sont déjà là, à portée de main. Alors qu'il y en a plein, et qu'on a le potentiel d'en avoir encore plus.

Sur ma route vers le bonheur (c'est un peu comme la route de Madison sauf que je suis dans le Val de Marne) j'ai croisé des personnes, des lectures, des films, des musiques, qui m'ont fait avancer.

Et puis la semaine dernière j'ai vu ce spectacle. La fabrique à kifs. Plus exactement, une master class sur le bonheur. Ce spectacle, je le savais qu'il était pour moi. Tu connais cette sensation, quand tu sais que quelque chose va te plaire ? J'étais sûre. En revanche je ne savais pas du tout à quoi ça allait ressembler. Maintenant que j'y suis allée je sais alors comme d'habitude, je te raconte.

Dans la fabrique à kifs, il y a trois femmes. Florence Servan-Schreiber, Audrey Akoun et Isabelle Pailleau. Les voilà, les jolies : (enfin là elles sont dessinées)




Pendant 1h15, elles t'expliquent leur parcours, leur ras-le-bol, leur burn out, leur craquage, ce moment où chacune dans leur vie, elles ont dit stop. Mais comme c'est pas une master class sur la dépression, elle te disent surtout qu'elles vont mieux aujourd'hui, voire qu'elles vont bien. Pas qu'elles ont zéro problème. Mais qu'elles ont appris, parfois dans la douleur, à se faire du bien, à laisser la place à leur aptitude naturelle pour le bonheur, grâce à des trucs, des astuces, des méthodes. Qui ne coûtent rien et ne demandent pas de formation particulière. Un peu comme les exercices de musculation du fessier qu'on te propose de faire au bureau ou au supermarché (tu sais, plier les genoux en se tenant au caddie ou aller jusqu'à la photocopieuse en pas chassés). Sauf que tu auras l'air moins con.


Pendant cette master class, j'ai appris plein de choses.

Que scientifiquement, 40 % de mon bonheur était entre mes mains (le reste étant de la génétique, merci à ma mère qui pouffe de rire pour un rien, et les facteurs extérieurs).

Que dire merci, ça fait du bien. Mais en le pensant vraiment, et pour des choses qui méritent notre gratitude sans même qu'on y pense la plupart du temps.

Ce qui m'amène aux désormais célèbres « 3 kifs par jour ». J'avais été initiée l'an dernier par ma copine Valery Boston, dont je t'ai déjà parlé. Ca consiste à identifier, dans une journée, tous les bonheurs, les plaisirs, les chances, les moments, grands ou petits, qui font que finalement, notre vie est belle. On n'est pas forcément sur du super lourd, genre trouver le job de ses rêves ou rencontrer l'amour de sa vie. En même temps ça, trois fois par jour, tous les jours, moi j'aurais pas la force, je suis déjà crevée après avoir fait la vaisselle du petit-déjeuner alors t'imagines. Non, il s'agit plutôt de ce qui nous apporte un sourire, une pensée agréable, du bien-être dans une journée. Moi par exemple ce midi j'ai déjeuné avec un ami que je n'avais pas vu depuis longtemps et qui a repoussé son train pour qu'on puisse se voir. Kif. Il a laissé son portable dans sa poche tout le temps. Kif. En rentrant j'ai appelé ma mère, elle est en pleine forme et elle me fait rire. Kif. J'ai terminé d'écrire cet article qui attendait bêtement dans mon disque dur depuis 1 semaine. Kif. J'ai pris un bain moussant en écoutant le dernier album de Vincent Delerm. Kif-kif.

Tu vas me dire : d'accord mais en fait tu fous rien de tes journées toi ?

Tu es une personne négative. Pose-toi les bonnes questions. Bisous quand même.


J'ai appris encore beaucoup d'autre choses avec Florence, Isabelle et Audrey, l'importance de l'amour, connaître et utiliser mes qualités même si elles ne sont pas celles des autres, avoir confiance en moi, respirer, déculpabiliser, séduire, regarder dans les yeux, chuchoter à l'oreille.

Rien de cucul la praline ou faussement new age, mais de la bienveillance et du bon sens.


Mais le premier kif, c'est d'assister au spectacle. Parce qu'il est super drôle, parce qu'il y a de la danse (ce qui fait déjà deux D sur trois, je rappelle en effet à tout le monde les trois D : danse, dénonce, déconne, chers à Alain Chabat), parce que ces filles sont adorables, sincères et émouvantes.


Donc mon conseil c'est d'aller kiffer en apprenant comment kiffer, si t'y vas pas je comprends pas.

Le spectacle se joue au Théâtre de l'Oeuvre, il y a encore 2 dates en novembre et 2 en décembre mais je crois que ça se remplit très vite alors cours Forrest !!!

(aparté : ce théâtre est dirigé par François-Xavier Demaison et en sortant l'autre soir je l'ai vu dans le hall, je l'adore, il est mignon => kif)


Je te dis au revoir sous le signe du kif, et hop.





bottom of page