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J'y étais et je te raconte : Hugh Coltman au Trianon - 6 février 2016

La dernière fois que j’ai vu Hugh Coltman sur scène, c’était au printemps 2013 à la Cigale.

Autant dire une éternité.

Et comme ce concert avait été, à l’image de tous les autres que j’avais eu la chance de voir, une petite parenthèse de bonheur dans un monde souvent un poil agressif, j’attendais ce 6 février avec impatience.


Avant d’entrer dans le vif du sujet, quelques mots sur la première partie : Gunwood Circle.

Les premières parties de Hugh Coltman (découvert lui-même en première partie de Thomas Dutronc et –M-) ont toujours été de jolis moments.

Je me souviendrai jusqu’à mon dernier jour de Spleen à l’Alhambra, complètement barré et pistolet à eau de javel à la ceinture.

Puis ce fut la grande découverte des Gush à la Cigale en 2010, avec achat de leur tout 1er EP vendu par le groupe lui-même dans le hall de la salle avec un petit poster en cadeau, de ces moments où tu sens le privilège que tu as de croiser des artistes à leurs débuts.

Ensuite, au Café de la Danse, le groupe Thousand, sorti en ce qui me concerne de nulle part, avec un chanteur à la voix incroyable, une fabuleuse découverte.

Enfin, la claque avec l’envoûtant John Smith à la Cigale en 2013.

Autant dire que ce samedi au Trianon, le groupe Gunwood Circle était attendu de pied ferme par mes délicates oreilles.

Je n’ai pas été déçue du tout.

Ces trois gaillards barbus méritent une écoute la plus large possible.

Attention, si tu cherches la modernité absolue, si tu navigues entre David Guetta et Rihanna, calme-toi quand même. De toute évidence, leurs influences remontent un peu plus loin. J’imagine assez Canada, Simon and Garfunkel, Lynyrd Skynyrd et les Eagles parmi leurs références. En tout cas, ils envoient une pop/rock/folk super agréable, le chanteur a des graves qui n’ont pas été sans me rappeler le grand Yan Gorodetzky (des susnommés Gush), et à certains moments on avait envie de danser le quadrille en jetant nos Stetsons au-dessus de nos têtes et en criant « Yiiihaaaa !!!!! ».

Un groupe à suivre donc.

J’aurais aimé un petit bœuf avec Hugh Coltman mais le temps a sans doute manqué pour ça (j’y reviens).

Voici une petite photo prise avec un indéniable talent (et un Samsung).




Pour en savoir et en écouter plus :


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Mais venons-en à la vedette.

Cette tournée est un peu particulière, elle illustre l’album de reprises de Nat King Cole, « Shadows ». Un album magnifique, un petit bonheur, un petit bonbon, qui laissait augurer un live incroyable.

Et bingo.

Je ne sais pas comment il fait, mais à chaque fois, Hugh Coltman me bluffe. Je l’ai entendu assez souvent, mais la pureté de sa voix me laisse, pour le coup, sans voix (ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour tout le monde).


Hugh n’est déjà pas un pouilleux en temps normal, mais pour rendre hommage à Nat King Cole, on paye sa classe. Tout le groupe arrive sapé comme jamais (oui je parle aux jeunes), beaux comme des camions (je parle aussi aux vieux), bref on commence par le plaisir des yeux.

Plaisir souligné, je tiens à le dire, par des lumières magnifiques. Un grand bravo aux personnes à l’origine et à la réalisation des éclairages.


Le groupe, revenons-y.

Le répertoire de Nat King Cole se prête à tous les solos, toutes les impros, et de ce côté-là on a été littéralement pourris gâtés.

Il faut absolument citer tous les musiciens et s’incliner devant tant de virtuosité, et toujours avec le sourire et un plaisir évident de partager la scène : au piano, Gael Rakotondrabe (coucou je t’ai vu jouer avec Pierre Lapointe je t’aime), à la batterie Raphaël Chassin (coucou je t’ai vu jouer avec Valery Boston et Vanessa Paradis je t’aime), à la guitare Thomas Naïm (coucou je ne t'ai vu jouer qu'avec Hugh Coltman mais ça suffit pour t'aimer) et à la contrebasse Christophe Minck (coucou c'est la première fois que je te voyais je t'aime déjà).

Comme à son habitude, Hugh Coltman se montre assez bavard, plaisantant, expliquant la genèse de cet album et de certains titres, s’en excusant presque (il débutera le concert en prévenant « je vais vous faire chier plus tard »), faisant bien attention à remplacer « fuck » par « ben dis donc » parce que ses enfants sont dans la salle, créant au final une atmosphère chaleureuse, je dirais même amicale. Il faut dire que son public est fidèle et bien souvent présent depuis ses débuts.


A titre personnel, et même si le concert entier m’a charmée, un passage m’a complètement achevée, l’enchaînement « Smile » - « Nature Boy ».

Farandole de petits coeurs.......

Pour la petite histoire, Nature Boy est la première vidéo de Hugh Coltman que j’étais allée regarder quand je l’ai découvert, j’invite tout le monde à en faire autant, c’est d’une rare beauté.

Tiens, t'as même pas besoin de chercher, la voilà, je suis quand même super gentille :




En live, la voix de Hugh sur ces deux standards atteint des sommets. Si j’étais ringarde je dirais qu’on tutoie les étoiles. Et puis merde allez je le dis, on tutoie les étoiles.

Quand Hugh Coltman te chante « the greatest thing you’ll ever learn is to love and be loved in return », et ben tu chouines et pis c’est tout.


Le concert se terminera joyeusement, Hugh invitant tout le monde à se lever en un « juke joint » (si j’ai bien compris) à réveiller les morts.


En revanche, on n’a pas le droit de réveiller les voisins, le Trianon connaissant apparemment un couvre-feu. Oui, un samedi soir à Pigalle il faut arrêter un concert à 23h. C’est pas comme si c’était de toute façon le bordel dans tous les bars de la rue…

On n’a pas compris le projet.

Un peu dommage, le public aurait aimé un rappel et je suis sûre que les musiciens aussi.


Pour la peine, on y retournera !


En bonus et pour finir, deux photos pas floues et bien exposées, je sais j'ai un don :




Pour les dates de tournée qui arrivent :

Vas-y tu ne seras pas déçu.

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